Le terme « psychopathe » est souvent employé à tort et à travers. Pourtant, derrière ce mot se cache une réalité complexe et méconnue. Les psychopathes représenteraient entre 1% et 3% de la population générale, avec une prédominance masculine. Bien qu’assez rares, ces personnalités perturbées peuvent avoir des conséquences dramatiques sur leur entourage.

Mais qui sont vraiment les psychopathes ? Comment les reconnaître avant qu’il ne soit trop tard ? Voici 8 signes qui permettent de détecter un vrai psychopathe.

L’absence totale d’empathie

Unrecognizable black man in mask of anonymous in city

Le trait de personnalité le plus caractéristique du psychopathe est sans conteste le manque total d’empathie. Contrairement à une idée reçue, les psychopathes ressentent des émotions, mais seulement en lien avec leur propre personne. Ils sont complètement incapables de se mettre à la place des autres ou de percevoir ce qu’ils ressentent.

Cette absence d’empathie explique pourquoi les psychopathes n’éprouvent aucune culpabilité à faire souffrir les autres, que ce soit moralement ou physiquement. Le bien-être et les droits des autres leur sont totalement indifférents. Seule compte la satisfaction de leurs propres envies, au mépris de toutes les règles morales.

Le déni permanent de responsabilité

Face aux conséquences de leurs actes, les psychopathes refusent catégoriquement d’endosser la moindre responsabilité. Quoi qu’il arrive, tout est toujours la faute des autres à leurs yeux. Ils sont passés maîtres dans l’art de manipuler leur entourage pour lui faire porter le chapeau.

Jamais un psychopathe n’admettra avoir eu tort ou commis la moindre erreur. Son amour-propre surdimensionné l’en empêche absolument. Plutôt que de présenter des excuses, il préférera trouver des excuses en accusant les personnes autour de lui. Une stratégie qui lui permet de sauvegarder l’image flatteuse qu’il a de lui-même.

La tendance compulsive à rabaisser les autres

Les psychopathes dénigrent et rabaissent constamment les personnes qui les entourent. Une façon pour eux d’extérioriser leur agressivité et de se protéger. En critiquant et en dévalorisant les autres en permanence, ils cherchent inconsciemment à leur nuire avant que ces personnes ne puissent les blesser.

Derrière cette propension à dénigrer se cache en réalité une profonde fragilité narcissique. Incapables de supporter la moindre remise en question, les psychopathes sapent le moral de leur entourage pour s’assurer que personne ne viendra ébranler l’image idéalisée qu’ils ont d’eux-mêmes.

L’incapacité à nouer des relations durables

Red Haired Woman in Dark Room

Bien que doués d’un certain charme superficiel, les psychopathes sont incapables de construire des relations interpersonnelles saines et durables. Leurs interactions sociales sont dictées par leurs seuls intérêts, sans aucune réciprocité affective. Dès que leur entourage cesse de leur être utile ou menace leur ego, ils n’hésitent pas à rompre tout contact.

Leurs troubles de la personnalité finissent immanquablement par ressurgir tôt ou tard, déclenchant des accès de violence lorsqu’ils se sentent contrariés ou critiqués. Inévitablement, les personnes présentes dans leur vie finissent par prendre leurs distances, laissant le psychopathe dans un isolement relationnel total.

Une colère excessive et des réactions imprévisibles

La personnalité des psychopathes est marquée par une très grande impulsivité doublée d’une colère dysfonctionnelle. La moindre contrariété, critique ou frustration peut déclencher chez eux des accès de fureur totalement disproportionnés. Leur seuil de tolérance à la frustration est extrêmement bas.

Ces décharges émotionnelles incontrôlées sont l’expression de leur incapacité à gérer les interactions sociales. Incapables d’accepter que les autres puissent avoir un avis différent du leur, ils perçoivent toute remise en question comme une attaque contre leur personne.

Le mensonge pathologique

Pour parvenir à leurs fins et tromper leur entourage, les psychopathes usent et abusent du mensonge sous toutes ses formes. Mythomanie, manipulation, duperie… Ils mentent constamment et sans le moindre scrupule. Même confrontés à des preuves irréfutables, ils continueront à nier la réalité et à affabuler pour se tirer d’affaire.

Ce recours systématique au mensonge leur procure un sentiment de toute-puissance. Ils prennent plaisir à induire les autres en erreur et à les mener en bateau. Un moyen comme un autre d’assouvir leurs pulsions de domination en bernant les personnes qui ont la faiblesse de les croire.

Un charme superficiel qui dissimule la froideur affective

Paradoxalement, de nombreux psychopathes excellent dans l’art de la séduction et savent se montrer charmants quand cela les arrange. Derrière cette façade agréable se cachent en réalité un profond cynisme et une absence totale d’affects sincères. Leurs compliments et marques d’attention ne sont que des leurres destinés à mieux manipuler autrui.

Cette dissociation entre le discours enjôleur et la froideur émotionnelle est caractéristique du psychopathe, est capable de dire à ses victimes tout ce qu’elles ont envie d’entendre pour mieux les berner. Mais une fois leurs objectifs atteints, ils redeviennent aussi sensibles qu’un iceberg, n’hésitant pas à éconduire sans ménagement les personnes qui ne leur sont plus utiles.

L’égocentrisme forcené

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Incapables de se mettre à la place d’autrui, les psychopathes font preuve d’un égocentrisme forcené en toutes circonstances. Le reste du monde n’a pas d’existence propre à leurs yeux et n’est perçu qu’à travers le prisme de leur personne. Ils attendent constamment des marques d’attention et d’admiration de la part de leur entourage pour nourrir leur ego surdimensionné.

Cet égocentrisme extrême explique pourquoi ils considèrent les autres comme de simples faire-valoir, uniquement dignes d’intérêt dans la mesure où ils servent leurs intérêts. Une absence totale d’altruisme qui les rend profondément indifférents au bien-être d’autrui.

Quelques précisions essentielles

Même si certains traits peuvent se retrouver dans d’autres pathologies, c’est la conjonction et l’intensité de plusieurs de ces signes qui permettent de diagnostiquer une véritable psychopathie. Il est également essentiel de distinguer la psychopathie des troubles de la personnalité antisociale ou narcissique, avec lesquels elle peut être confondue.

Par ailleurs, tous les psychopathes ne sont pas des tueurs en série ! La majorité d’entre eux ne commettent jamais de crimes violents, même si leur personnalité perturbée n’est pas sans danger pour leur entourage. Le spectre des troubles psychopathiques est en réalité assez large, allant de cas bénins à des profils extrêmement violents.

Enfin, le terme de «  »pervers narcissique » » est souvent employé à mauvais escient pour désigner des psychopathes. Or, il s’agit de deux pathologies distinctes qu’il convient de ne pas confondre. Le pervers narcissique peut certes faire preuve de manipulation et de cruauté, mais son comportement procède davantage d’un plaisir vicieux de nuire que d’un réel dérèglement psychique.

Psychopathie : quelles sont les causes ?

Bien que encore mal comprise, l’apparition de troubles psychopathiques résulterait de facteurs à la fois génétiques et environnementaux. Certaines prédispositions héréditaires, combinées à un environnement néfaste durant l’enfance, favoriseraient le développement de cette pathologie complexe.

  • Des études sur des jumeaux ou des enfants adoptés ont mis en évidence une vulnérabilité génétique accrue à la psychopathie dans certains cas.
  • Mais les gènes ne sont pas une fatalité. Un environnement stable et sécurisant permettrait de compenser largement cette prédisposition héréditaire.
  • A l’inverse, des carences affectives graves ou des maltraitances pendant l’enfance peuvent, chez des sujets prédisposés, grandement accroître les risques de développer un fonctionnement psychopathique.

Par ailleurs, certaines lésions ou dysfonctionnements cérébraux pourraient également favoriser l’émergence de comportements psychopathes. Mais le lien de causalité entre anomalies neurones et psychopathie reste encore hypothétique et difficile à établir avec certitude.

Psychopathie : quelles sont les caractéristiques principales ?

Man in Gray Suit Jacket

Outre les signes comportementaux décrits précédemment, les psychopathes présentent également des particularités au niveau émotionnel et cognitif qui permettent de mieux cerner cette pathologie complexe :

  • Une activité émotionnelle réduite : leur cerveau traite différemment les stimulations émotionnelles, ce qui se traduit par une faible réactivité affective.
  • Des difficultés à anticiper les conséquences : ils pêchent par manque de prospective et sous-estiment souvent les risques liés à leurs actes.
  • Une faible maîtrise de soi : leur impulsivité et leur recherche de sensations les poussent vers des comportements dangereux et transgressifs.
  • Des stratégies d’adaptation aggressives ou malsaines : incapables de gérer leur frustration et leur stress de manière constructive, ils projette leur mal-être sur les autres sous forme d’agressivité.

Qu’en est-il du langage des psychopathes ?

Même leur façon de s’exprimer présente des particularités révélatrices. Une récente étude menée auprès de criminels psychopathes et non-psychopathes a mis en évidence quelques spécificités frappantes dans leur discours :

  • Ils expliquent leurs actes de façon plus logique et rationnelle, en établissant des liens de causalité.
  • Ils font davantage référence à leurs besoins physiologiques (manger, boire, dormir) ainsi qu’à leurs intérêts matériels.
  • Ils évoquent beaucoup moins les relations interpersonnelles ou les émotions.
  • Ils relatent les faits de manière plus distanciée et détachée, notamment en utilisant plus souvent le passé.

Autant d’indices révélateurs de leur égocentrisme forcené, de leur indifférence affective et de leur insensibilité à autrui. Même à travers leur façon de parler, les psychopathes trahissent leur incapacité à ressentir des émotions profondes pour qui que ce soit.

Quels sont les différents profils de psychopathes ?

Il existe presque autant de variantes de psychopathie que de psychopathes. Néanmoins, on peut schématiquement distinguer trois grands profils types :

  1. Le psychopathe «  »froid » » : calculateur, manipulateur et dénué du moindre affect. Son comportement cruel et machiavélique dissimule en réalité un profond vide émotionnel.
  2. Le psychopathe «  »chaud » » : colérique, violent et impulsif. Ses accès de rage intense trahissent une very grande difficulté à contrôler ses pulsions.
  3. Le psychopathe «  »subclinique » » : ni franchement violent, ni totalement dénué d’affects. Son comportement parasite et asocial n’en reste pas moins toxique pour son entourage.

Mais quel que soit leur profil, tous les psychopathes partagent un même fonctionnement mental centré sur la satisfaction immédiate de leurs besoins, au détriment de toute considération humaine ou sociale.

Quel pronostic et quels traitements pour la psychopathie ?

La psychopathie est une pathologie chronique qui ne se guérit pas, même si certains symptômes peuvent s’atténuer avec l’âge. En l’absence de souffrance psychique, les psychopathes ne ressentent généralement aucune motivation pour entreprendre une thérapie. Et quand ils consentent à consulter, c’est le plus souvent par opportunisme ou pour manipuler leur thérapeute…

Néanmoins, une prise en charge spécialisée reposant sur une thérapie comportementale intensive peut permettre de limiter certains comportements asociaux ou criminels. Grâce à ces programmes, le patient psychopathe parvient progressivmenet à mieux comprendre l’impact négatif de ses actes sur son entourage et apprend à mieux contrôler ses pulsions. Mais ces résultats mitigés ne s’observent que chez une minorité de psychopathes.

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